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Thursday, 25 December 2025

Pourquoi les États-Unis doivent déclassifier leurs renseignements sur l'assassinat du président Juvénal Habyarimana

Pourquoi les États-Unis doivent déclassifier leurs renseignements sur l'assassinat du président Juvénal Habyarimana

Le silence commode d'une superpuissance

Plus de trois décennies après que le Rwanda a sombré dans le génocide, une question hante la région des Grands Lacs : qui a abattu l'avion présidentiel le 6 avril 1994 ? L'assassinat des présidents Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira — tués lorsque des missiles sol-air ont frappé leur Falcon 50 près de l'aéroport de Kigali — a déclenché 100 jours de massacre qui ont coûté la vie à 800 000 personnes.

Les États-Unis savent ce qui s'est passé cette nuit-là. Leurs satellites observaient. Leurs réseaux de renseignement écoutaient. Leurs agents transmettaient leurs rapports. Pourtant, Washington garde le silence, et ce silence n'est pas neutre — c'est un choix politique aux conséquences profondes.

Cet appel à la déclassification s'inscrit directement dans les efforts déclarés de Washington pour créer les conditions de la paix et de la réconciliation dans la région des Grands Lacs. Si les États-Unis sont sincères dans leur promotion de la stabilité régionale, ils doivent alors fournir la transparence nécessaire à une véritable réconciliation. Les appels à la déclassification ne sont pas des obstacles à la paix — ce sont des prérequis essentiels. Ce sont des exigences de responsabilité envers une superpuissance qui a protégé ses alliés privilégiés tout en proclamant son engagement envers la justice. Le refus de divulguer ces renseignements maintient un récit soigneusement construit qui sert les intérêts stratégiques américains tout en condamnant une région entière à une instabilité perpétuelle.

Une alliance stratégique bâtie sur la vérité enterrée

Les États-Unis possédaient une couverture de renseignement complète du Rwanda en avril 1994 : surveillance par satellite capable de tracer les trajectoires de missiles, renseignement d'origine électromagnétique surveillant les communications militaires, et câbles diplomatiques documentant les préparatifs de violence. D'anciens responsables ont admis que Washington observait en temps réel. Pourtant, contrairement à d'innombrables autres épisodes historiques où des informations sensibles ont fini par être révélées, le Rwanda reste sous le sceau du secret.

Ce n'est pas de l'inertie bureaucratique. C'est une politique délibérée.

Le partenariat stratégique de longue date de Washington avec le gouvernement de Paul Kagame explique cette obstruction. Depuis la victoire militaire du FPR en 1994, les États-Unis ont cultivé le Rwanda comme allié régional clé — un bastion anglophone et pro-occidental dans une Afrique centrale francophone, un partenaire militaire fiable prêt à déployer des troupes pour des interventions soutenues par les Américains, et une vitrine du développement économique qui valide les stratégies d'engagement occidental.

Déclassifier des renseignements qui impliquent le FPR dans l'assassinat briserait cette relation soigneusement construite. Cela exposerait la réalité inconfortable que Washington s'est aligné avec un gouvernement potentiellement responsable de l'acte même qui a déclenché le génocide — le crime ultime censé justifier toutes les actions ultérieures du FPR et le soutien occidental.

L'ancienne procureure en chef du TPIR, Carla Del Ponte, a appris cette leçon lorsqu'elle a tenté d'enquêter sur les crimes de guerre du FPR. Elle a été bloquée, marginalisée, puis finalement retirée de son poste. Del Ponte a déclaré explicitement que les pressions politiques d'États puissants — y compris les États-Unis — empêchaient une justice complète. Son expérience révèle un schéma : lorsque des enquêtes menacent d'impliquer des alliés occidentaux, elles sont discrètement enterrées.

Des allégations qui ne peuvent être ignorées

Plusieurs enquêtes crédibles ont pointé vers la responsabilité du FPR dans l'assassinat :

  • Témoignages d'initiés du FPR qui ont assisté à la planification et à la préparation
  • Preuves balistiques indiquant des missiles tirés depuis un territoire contrôlé par le FPR
  • Enquêtes judiciaires françaises qui ont identifié des officiers du FPR comme suspects
  • Analyses d'experts concluant que l'attaque nécessitait une coordination sophistiquée cohérente avec les capacités du FPR

Ce ne sont pas des théories du complot marginales. Ce sont des conclusions de juges, de procureurs et d'enquêteurs qui ont examiné les preuves de manière systématique. Pourtant, aucun tribunal international n'a statué sur ces allégations précisément parce que les preuves nécessaires à des conclusions définitives restent classifiées à Washington, Londres et Kampala.

L'absence de jugement n'est pas une preuve d'innocence. C'est une preuve d'impunité rendue possible par des amis puissants.

Paul Kagame lui-même n'a jamais expliqué de manière crédible comment de supposés extrémistes hutu — mal équipés et sous pression du FPR — ont réussi à exécuter une embuscade antiaérienne sophistiquée nécessitant des renseignements précis sur la trajectoire de vol de l'avion, un armement avancé et des positions de tir coordonnées. Le récit officiel exige de croire en une opération d'une perfection improbable menée par les forces mêmes qui étaient en train de perdre rapidement la guerre civile.

Pendant ce temps, le FPR avait le mobile, les moyens et l'opportunité. La participation de Habyarimana au processus de paix d'Arusha menaçait de diluer le pouvoir du FPR par un véritable partage du pouvoir. Son assassinat garantissait une victoire militaire totale et un contrôle incontesté. Le tuer tout en accusant les extrémistes hutu offrait à la fois un avantage stratégique et une justification morale pour les actions ultérieures.

L'instrumentalisation de la mémoire du génocide

La tragédie rwandaise a été instrumentalisée pour faire taire les critiques et justifier les abus en cours. Le génocide — indéniablement réel, indéniablement horrible — est devenu une arme politique brandie pour délégitimer toute remise en question des actions du gouvernement du FPR.

Suggérer d'enquêter sur les crimes de guerre du FPR ? On vous accuse de négationnisme. Questionner les interventions militaires du Rwanda dans l'est du Congo ? On vous rejette comme insensible aux survivants du génocide. Critiquer la gouvernance autoritaire à Kigali ? On vous présente comme soutenant ceux qui ont commis le génocide.

Cette manipulation de la mémoire sert plusieurs objectifs. Elle protège le FPR de toute responsabilité pour des allégations crédibles d'atrocités de masse commises pendant et après 1994 — y compris des massacres de réfugiés hutu, des représailles systématiques et des campagnes violentes à travers le Congo. Elle justifie une mobilisation militaire permanente et des mesures d'État sécuritaire au Rwanda. Et elle fournit une couverture morale aux gouvernements occidentaux pour maintenir leur alliance malgré des preuves accablantes de répression, d'assassinats politiques et de déstabilisation régionale.

Les États-Unis sont complices de cette instrumentalisation. En retenant des renseignements qui pourraient clarifier qui a véritablement déclenché le génocide, Washington permet à Kigali de contrôler absolument le récit historique. Cela sert les intérêts américains en maintenant un allié fiable tout en évitant l'embarras géopolitique d'admettre le soutien à un gouvernement impliqué dans les origines du génocide.

Le prix du silence : un conflit sans fin

La région des Grands Lacs reste piégée dans des cycles de violence directement liés aux questions non résolues de 1994. L'est du Congo est devenu une zone de guerre permanente où des millions de personnes sont mortes — plus que dans le génocide rwandais lui-même. Les milices supplétives, l'extraction des ressources et l'intervention militaire rwandaise perpétuent une instabilité qui a fait plus de victimes que tout conflit depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette catastrophe ne peut être séparée de la crise de légitimité au cœur du génocide. Les communautés rwandaises restent fracturées entre l'histoire officielle et les récits alternatifs réprimés. Des millions de réfugiés hutu et leurs descendants vivent dans un déplacement perpétuel, marqués collectivement comme complices du génocide, privés de voix politique et soumis à des campagnes militaires justifiées par le récit du génocide. Les mouvements d'opposition — légitimes ou non — se mobilisent autour de griefs enracinés dans une justice partielle et une mémoire sélective.

La souffrance sans fin du Congo résulte en partie de la nécessité pour le Rwanda de maintenir une présence militaire de l'autre côté de la frontière pour contrôler les populations réfugiées, exploiter les ressources et empêcher l'émergence de défis crédibles au pouvoir du FPR. L'intervention de l'Ouganda reflète son rôle de parrain d'origine du FPR et de partenaire continu. Ces dynamiques régionales sont soutenues par un récit historique qui reste délibérément incomplet.

Washington prétend œuvrer pour la paix et la réconciliation dans la région des Grands Lacs, pourtant il retient l'information même qui pourrait permettre un véritable progrès. La vérité ne résoudrait pas tous les conflits instantanément, mais une tromperie soutenue garantit la violence continue. Les communautés qui croient se voir refuser la justice la chercheront par d'autres moyens. Les États construits sur une mémoire contrôlée doivent continuellement réprimer les récits alternatifs par des moyens autoritaires.

Tout effort américain sérieux pour promouvoir la paix régionale doit commencer par la transparence sur l'événement qui a déclenché trois décennies de conflit.

La France a déclassifié — d'autres doivent suivre

La France, malgré son rôle problématique avant et pendant le génocide, a déclassifié des archives substantielles sous le président Emmanuel Macron. Cette décision a soumis la France à un examen intense, a révélé des vérités inconfortables sur l'opération Turquoise et le soutien militaire antérieur au gouvernement Habyarimana, et a généré une controverse intérieure considérable.

Pourtant, la France a survécu à cette transparence. En effet, elle a renforcé la crédibilité de la France en démontrant sa volonté de confronter honnêtement une histoire difficile.

Si la France — directement impliquée dans le soutien au gouvernement d'avant le génocide — peut ouvrir ses dossiers, qu'est-ce qui justifie le secret continu des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Ouganda ?

  • Les États-Unis possédaient la couverture de renseignement la plus sophistiquée et maintiennent la relation actuelle la plus étroite avec le gouvernement de Kagame
  • Le Royaume-Uni a développé des liens politiques et militaires intimes avec la direction du FPR après 1994 et a constamment défendu le Rwanda dans les forums internationaux
  • L'Ouganda a servi de base arrière au FPR, a fourni un soutien militaire tout au long de la guerre civile, et le président Yoweri Museveni a personnellement encadré Paul Kagame

Ces trois États détiennent des archives essentielles pour comprendre à la fois l'assassinat et les événements ultérieurs. Leur silence collectif est une politique coordonnée, pas une coïncidence. Ils partagent un intérêt stratégique à protéger le gouvernement actuel du Rwanda contre des allégations qui déstabilisent fondamentalement l'ordre régional qu'ils ont collectivement construit et dont ils ont bénéficié.

Le message est clair : certains alliés sont trop précieux pour être tenus responsables, quels que soient les crimes qu'ils ont pu commettre. Ce double standard corrode la justice internationale, valide l'autoritarisme dissimulé sous une rhétorique de prévention du génocide et perpétue les cycles mêmes de violence que les gouvernements occidentaux prétendent combattre.

La faillite morale d'une superpuissance

Les États-Unis font la leçon au monde sur la transparence, l'État de droit et les droits de l'homme. Ils déclassifient des dossiers sur les coups d'État latino-américains qu'ils ont orchestrés, les guerres d'Asie du Sud-Est qu'ils ont mal gérées et les conflits par procuration en Europe de l'Est qu'ils ont manipulés. Ces révélations sont souvent célébrées comme des exemples de responsabilité démocratique — des règlements de comptes douloureux mais nécessaires avec une histoire difficile.

Le Rwanda est différent uniquement parce que la vérité inconfortable menace une alliance actuelle plutôt que de reconnaître une erreur historique.

C'est une faillite morale. Le silence de Washington révèle que ses valeurs proclamées sont négociables, déployées sélectivement quand c'est commode et abandonnées quand c'est politiquement coûteux. Le génocide rwandais compte sur le plan rhétorique — utile pour les discours et les cérémonies de commémoration — mais pas assez pour risquer de perturber un partenariat stratégique.

Pour les survivants à travers la région des Grands Lacs, cette hypocrisie est dévastatrice. Ils voient les dirigeants occidentaux commémorer le génocide annuellement tout en entretenant des relations intimes avec un gouvernement accusé de manière crédible de l'avoir déclenché. Ils voient la justice appliquée sélectivement : les auteurs hutu traqués mondialement tandis que les crimes du FPR restent sans enquête. Ils subissent des interventions militaires soutenues par l'Occident justifiées par la prévention d'« un autre Rwanda » tandis que les forces militaires rwandaises réelles déstabilisent les pays voisins en toute impunité.

Conclusion : vérité ou violence perpétuelle

L'assassinat du président Habyarimana n'est pas simplement historique — c'est le fondement non résolu d'une catastrophe régionale en cours. Chaque jour où Washington maintient la classification, il choisit le partenariat stratégique plutôt que la vérité, la gestion d'alliance plutôt que la justice, et la commodité géopolitique plutôt que la paix.

Si l'engagement déclaré de Washington à créer les conditions de paix et de réconciliation dans la région des Grands Lacs est sincère plutôt que rhétorique, la déclassification n'est pas facultative — elle est impérative. La région des Grands Lacs n'atteindra pas la stabilité tant que des questions fondamentales restent délibérément obscures. Les communautés privées de vérité ne peuvent se réconcilier. Les gouvernements construits sur une histoire sélective ne peuvent revendiquer de légitimité. Une justice internationale qui protège les alliés puissants tout en poursuivant les impuissants ne peut susciter le respect.

La déclassification ne garantirait pas une clarté parfaite ou une résolution instantanée. Mais elle montrerait que la vérité compte plus que le confort diplomatique, que la justice s'applique aux alliés comme aux adversaires, et que les États-Unis valorisent véritablement les principes qu'ils prétendent défendre.

Cet appel à la transparence totale est entièrement cohérent avec — en fait, essentiel à — les objectifs proclamés de Washington pour la paix régionale. Tout processus de réconciliation construit sur des preuves dissimulées et des alliés protégés est voué à l'échec. La paix exige la vérité. La réconciliation exige la responsabilité. La stabilité exige que toutes les parties fassent confiance au dossier historique plutôt que de soupçonner qu'il a été manipulé pour servir des intérêts puissants.

L'alternative est la complicité dans une dissimulation continue qui entretient la violence, permet l'autoritarisme et condamne des millions à une souffrance continue — tout cela pour éviter l'embarras politique d'admettre que le partenaire préféré de l'Amérique a peut-être déclenché l'un des pires génocides de l'histoire.

Le silence n'est pas la neutralité. C'est un choix. Et le choix de Washington en dit long sur la question de savoir si ses initiatives de paix et de réconciliation sont de véritables engagements ou une couverture cynique pour continuer comme d'habitude.

Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Ouganda doivent déclassifier tous les renseignements sur l'assassinat du président Habyarimana. Tout du moins se moque de la dévotion proclamée de Washington à la paix et à la réconciliation dans les Grands Lacs. Tout du moins est une participation consciente à un grand crime : l'occultation délibérée de la vérité pour protéger des alliés puissants de toute responsabilité tandis qu'une région entière reste piégée dans la violence enracinée dans une histoire non résolue.

Si les États-Unis recherchent véritablement la paix et la réconciliation, ils doivent commencer par divulguer la vérité qu'ils ont cachée pendant trois décennies.

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Préparé par :
Sam Nkumi, Chris Thomson & Gilberte Bienvenue – Improve Africa, London, UK

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